Sous le titre « Une autre voix juive », un appel, publié dans Le Monde daté
du 6-7 avril 2003 fait « entendre la voix de Français juifs, ou d'origine
juive, qui soutiennent les idéaux de démocratie, de liberté, d'universalité des
droits humains et des droits des peuples ».
NOUS SOUTENONS CET APPEL
Parce que :
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Nous sommes tous associés par des liens familiaux, amicaux,
culturels, professionnels, à des destinées juives, individuelles ou
collectives.
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Nous saluons la participation juive spécifique aux grands
combats de l'émancipation humaine.
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Nous partageons une même détestation du racisme en général et
de l'antisémitisme en particulier. Nous savons l'indicible gravité du génocide
commis par le régime nazi et mesurons la profondeur du traumatisme qu'il a
engendré.
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Nous ne confondons pas la judaïté et l'Etat d'Israël. Nous ne
confondons pas l'Etat d'Israël avec ses dirigeants du moment.
Nous sommes choqués de voir la parole juive confisquée par
certaines instances non réellement représentatives et par des maîtres à penser
auto-proclamés, nous saluons dans l'appel « Une autre voix juive » une
contribution à l'émergence d'une parole juive de justice et de liberté pour le
peuple palestinien opprimé et partageons les grandes lignes des prises de
position de cet appel :
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Nous dénonçons l'amalgame entre la critique de la politique
de Sharon et l'antisémitisme.
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Nous dénonçons la confusion entre sionisme et judaïsme.
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Nous affirmons le droit imprescriptible de l'Etat d'Israël de
vivre dans des frontières sûres et reconnues, le droit de ses citoyens de ne
plus subir la violence des attentats terroristes aveugles contre les populations
civiles, attentats que nous condamnons totalement
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Nous affirmons le droit imprescriptible du peuple
palestinien, face à l'oppression multiforme dont il est victime, de créer sur le
territoire de la Cisjordanie et de Gaza l'Etat de son choix, viable et
souverain, et d'y mener l'existence indépendante et pacifique auquel tout peuple
a droit, dans le respect des principes de la légalité internationale et des
droits humains fondamentaux.
Ce double droit implique un partage de souveraineté sur
Jérusalem et une solution négociée et juste de la situation des réfugiés
palestiniens. Seule la reconnaissance loyale de ces droits mettra en échec «
la guerre sans fin, les atrocités, la haine » et permettra « l’établissement
d’une paix juste et durable au Proche-Orient ».
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