Oui, la confusion la plus totale règne comme elle n'a jamais régné dans le débat autour de la tragédie israélo-palestinienne, car sciemment ou par méconnaissance des réalités, les acteurs en présence jouent avec des concepts graves et voilà où nous en sommes: à l'assimilation de l'étoile de David à la croix gammée, ce qui est absolument hallucinant, et à la négation du génocide des juifs d'Europe, ce qui est absolument insoutenable.

Mais d'aucuns y trouvent leur compte en manipulant les consciences et les opinions, d'autres, par ignorance, énoncent des énormités parce qu'ils répètent ce qu'ils entendent, lisent, voient.

Ne soyons pas angéliques: le rêve pionnier d'Israël s'est fortement affaibli, et cet Etat, qui répondait à la fois à la culpabilité collective européenne après le génocide nazi, et à l'espoir messianique des juifs, a perdu une partie de son âme. C'est une souffrance pour les juifs et amis des juifs éclairés.

Quant aux Palestiniens, leur désespérance a été manipulée, parfois même par leurs dirigeants, nous le savons bien.

Y a-t-il une solution ? A ce stade d'incompréhension et de souffrance collective, je n'en vois plus qu'une, en deux parties, et c'est ma modeste contribution au débat: ouvrir un espace d'échange et de dialogue réunissant toutes les parties, sous l'égide de l'UNESCO, pour définir conjointement la réalité historique et culturelle du conflit. Sans ce préalable d'explications sur les causes, comment définir des solutions, en effet, et mettre fin aux mensonges d'Etat, à la propagande, à la désinformation collective qui nourrit la haine ? Et parallèlement, puisque les hommes sont si déraisonnables, mettre en place des groupes de réflexion et d'actions de femmes israéliennes et palestiniennes, pour dénouer par la parole et des initiatives concrètes, le noeud gordien sans le trancher, et imposer par l'opinion des solutions aux gouvernements et aux factions.

Je suis naïf, d'un idéalisme confondant ? Tant mieux. Les gens sérieux n'ont toujours pas réglé le conflit israélo-palestinien depuis près de 60 ans. Laissons donc la place aux humanistes, et aux gens de bonne volonté.