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Intervention d’Une Autre Voix Juive au débat organisé par le Mrap: "Antisionisme-antisémitisme" (13 mai 2006)


Pourquoi ce débat ?
Les statistiques publiées par le CNCDH le prouvent : les violences antisémites et anti-maghrébines contemporaines en France sont étroitement liées à la situation au Proche-Orient. Elles croissent et décroissent parallèlement à la violence de l’affrontement israélo-palestinien.
La raison profonde de notre présence ici : la conviction que les souffrances interminables, les haines et les menaces à la paix mondiale qui sont liées au conflit israélo-palestinien doivent cesser.
Nous voulons la liberté et l’indépendance pour la Palestine, la paix et la sécurité pour Israël, la paix et la sécurité pour la Palestine.
Le seul chemin possible est celui d’une solution négociée, fondée sur la légalité internationale, qui respecte les droits nationaux de tous les peuples de la région, et d’abord ceux des peuples israélien et palestinien.
Dans ces conditions, le débat sur sionisme et antisionisme apparaît comme un combat doctrinaire truqué, rempli d’embûches et de contradictions.

Quel sionisme ? Le sionisme révisionniste de Jabotinski et de la droite israélienne qui envisage l’expulsion des Palestiniens et la construction du Grand Israël ? Ou bien celui des refuzniks israéliens qui vont en prison, au nom de ce qu’ils appellent leur idéal sioniste, parce qu’ils refusent de porter les armes contre les Palestiniens ? Ou encore une variante intermédiaire ?

Quel ant-sionisme ? Celui qui veut détruire l’Etat d’Israël, déporter (au mieux) les Juifs israéliens en Europe ? Celui qui légitime toute violence faite à tout Juif dans le monde ? Ou celui qui souhaite voir Israël abandonner la référence juive pour devenir un Etat avec des droits égaux pour tous ?

Quel anti-sionisme ? Celui qui veut l’égalité des droits en Israël ? Celui qui prône un Etat binational ? Celui qui cache, derrière ce mot, l’antisémitisme des intégristes islamistes ou celui de toujours ? Celui pour qui tout Juif de par le monde est un sioniste, un ennemi à abattre ?

L’idéologie sioniste, née des persécutions antisémites, entretenue par le génocide, a joué un rôle dans la construction d’Israël. Mais jamais elle n’aurait eu ce résultat sans le génocide. Quoi qu'il en soit, le fait indiscutable est qu’aujourd’hui il existe deux peuples. Le peuple palestinien voit ses droits nationaux niés, et son territoire occupé par l’armée du peuple israélien, dont la majorité, de son côté, craint pour sa sécurité et sa survie. Le fondement solide de la sécurité d’Israël n'est pas une quelconque idéologie sioniste aux relents chauvins, c’est le droit international, indissociable de la réalisation des droits nationaux palestiniens.

UAVJ pense que le combat pour une paix juste et durable doit s’en tenir aux acquis démocratiques que sont la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Charte de l’ONU, ses résolutions. C’est sur ces bases qu’il faut lutter pour la seule solution possible au conflit : deux Etats, viables, vivant côte à côte avec des garanties internationales et des droits égaux. La rhétorique antisioniste n'est pas constructive, et elle est dangereuse. Si le sionisme d'aujourd'hui prétend fonder le droit d'Israël à l'existence et la sécurité sur des bases irrationnelles et non démocratiques, l'antisionisme, lui, peut déraper, et dérape souvent, dans la négation des droits du peuple israélien, et devenir indiscernable, aux yeux de l'opinion, de l'antisémitisme lepéniste, dieudonniste ou de celui véhiculé par l’intégrisme islamique.
Ce qui importe, c'est de réunir toutes les forces de paix, en Israël, en Palestine et dans le monde, pour une solution négociée juste et durable. Il faut isoler et battre les partisans de l'affrontement, qu'ils soient en Israël ou en Palestine, ou ailleurs.

Un Etat juif pour le « peuple juif » ?
Sur un point – important –, nous estimons que le débat d’idée devrait s’aiguiser. Il est courant d’entendre parler, ici et là, de « peuple juif ». Pour certains, qui ont souligné l'existence de cette formulation dans le texte de l’Initiative de Genève, « Israël est l’Etat (juif) du peuple juif ». Cette formulation pose problème.
D’abord, pour les Arabes israéliens, qui seraient par cette formulation relégués définitivement à l’état de sous-citoyens. Mais bien au delà, peut-on dire que la diaspora juive forme un peuple ?

Il y a certes quelque chose en commun entre Juifs de différents pays. Les aspects religieux sont très minoritaires de nos jours. Des aspects culturels qui ont une origine religieuse plus ou moins lointaine sont une chose. L’expérience de la discrimination, le fait d’appartenir à un groupe humain dont l’extermination totale fut préparée, planifiée et mise en oeuvre de façon rationnelle et industrielle, dans un des pays les plus avancés de la planète il y a moins de deux générations, en est une autre. C'est une spécificité juive.
Elle constitue, pour beaucoup de Juifs dans le monde, matière à un questionnement, une soif de comprendre ce monde incompréhensible qui peut devenir l’enfer. Cette stupéfaction et cette indignation renouvelées devant le racisme, outre qu’elles fournissent du commun à tous ceux qui l’ont éprouvé, nourrissent aussi, pour un très grand nombre de Juifs, un sentiment de fraternité, de solidarité avec ceux qui ont à affronter cette violence sociale : non seulement les Tziganes, victimes eux aussi du génocide nazi mais en butte encore aujourd’hui aux discriminations massives en Europe ; mais aussi les descendants d’esclaves africains ; et tous nos frères d’origine immigrée, en butte aux discriminations et à la misère, issus de pays qui furent colonisés.

Il y a donc bien du commun, mais il y a aussi du commun entre salariés juifs et non juifs face à la mondialisation libérale, et du commun entre actionnaires juifs ou non, de sociétés industrielles. Faire appel à la notion de « peuple juif », c'est privilégier des aspects culturels, l'expérience de la discrimination, au détriment des solidarités tout aussi réelles qui naissent de l'appartenance aux classes sociales des différents peuples dont font partie les Juifs de la diaspora.
Il existe un peuple israélien, de constitution récente. Mais l'opinion du collectif UAVJ est qu'appliquer la notion de peuple au fait historique, sociologique et culturel original que constitue la diaspora juive, c'est plaquer sur une réalité complexe, multiforme, un concept qui ne la décrit pas de façon satisfaisante. C'est aussi justifier l'idée d'un réservoir sans fin d'immigration en Israël, si les circonstances et la recrudescence de l’antisémitisme s'y prêtaient.

Contre le communautarisme et tous les racismes
Le manifeste d’UAVJ affirme : « Descendant-e-s de longues lignées d’hommes et de femmes persécutés... depuis des siècles, nous luttons contre toute forme de persécution, d’oppression... »
Pour un secteur important, peut-être majoritaire, de l'opinion des Français juifs, la leçon du génocide, de la lutte contre le nazisme, c'est l'attachement viscéral à la démocratie, à l'universalité des Droits de l'homme. Que d'autres en tirent des leçons diamétralement opposées, et cherchent le repliement sur leur identité ou sur des postures nationalistes, est compréhensible. Nous pensons qu'ils se trompent tragiquement.
La posture progressiste a aussi été longtemps celle du CRIF, structure née de la guerre et de la Résistance. Mais peu à peu, le souci de la sécurité d'Israël l'a emporté au CRIF sur l'universalisme

Il existe en ce moment dans notre pays des forces politiques qui souhaitent par tous les moyens fragmenter le peuple, en particulier ses couches les plus pauvres, selon leurs croyances, la couleur de la peau, l'origine géographique ou culturelle. Cette entreprise, d'essence raciste et antidémocratique, qui vise à substituer aux solidarités fondamentales entre salariés, entre couches populaires, une fragmentation en groupes antagonistes, est avant tout celle de forces qui se situent à droite.
Vont dans le même sens, à la fois l’intolérance anti-religieuse qui vise particulièrement, ces temps-ci, les musulmans, et la prétention à interdire la critique des religions. Empêcher que se regroupent, comme lors du mouvement contre le CPE, toutes les forces qui ont intérêt au progrès social est évidemment un objectif stratégique pour les partisans d'un système économique et social injuste et prédateur.
Un des aspects les plus révoltants de ces tentatives est celui qui consiste, sous couleur de défendre une catégorie de victimes du racisme, d'en accuser, à tort, une autre de ses maux. La tentative d'attribuer « aux Juifs » la responsabilité et les bénéfices de la traite des esclaves, outre qu'elle ne repose sur rien, exonère de leurs crimes historiques les régimes féodaux et les bourgeoisies européennes qui ont organisé la traite  à leur profit pendant plusieurs siècles. Ces discours qui ne profitent qu'à la droite extrême ne méritent que mépris.

Malheureusement, depuis son accès à la direction du CRIF il y a quelques années, un groupe lié à la droite israélienne a imprimé au CRIF une orientation dangereuse, indifférente à la violence faite au peuple palestinien, et qui prête main forte à cette entreprise de la droite française. Le dernier avatar de cette politique est le recyclage de l'extrême droite française (celle de De Villiers) parmi les forces politiques fréquentables à droite, lors de la manifestation contre l'assassinat d'Ilan Halimi. Ce groupe (la direction actuelle du CRIF) a voulu propager l'image d'une France antisémite, et a cherché à définir la critique de la politique israélienne en Palestine comme une manifestation d'antisémitisme. Apportant de l'eau au moulin des antisémites de tout poil, leur allié Sharon déclara en juin 2004 que tous les Juifs français devaient émigrer en Israël. En janvier dernier, Le Monde écrivait : « Sharon, rassembleur des Juifs de France ».
Cette analyse est archi-fausse. Le CRIF influence certainement une fraction significative, organisée, du judaïsme français. Mais il n'en organise qu'un tiers environ. La plupart des Français juifs vivent leur part d'identité juive de façon privée et ne se reconnaissent pas dans le CRIF, en tout cas pas dans sa direction actuelle. La réalité est qu'il existe une grande diversité d'opinions parmi les Français juifs, tant sur le plan de la politique française que sur l'attitude par rapport à Israël.

Naturellement, la sensibilité particulière au destin d'Israël, en particulier à sa sécurité, est souvent un fait. Elle est légitime : liens de famille, image (vraie ou fausse, peu importe) d'Israël comme refuge contre l'antisémitisme, etc. Mais les sondages montrent que la majorité des Français juifs est favorable à une solution qui respecte les droits nationaux palestiniens. Ils sont et se veulent partie intégrante du peuple français, de ses espoirs et de ses luttes. Les analyses sommaires qui font des Français juifs, à travers les positions de la direction actuelle du CRIF, des soutiens de la politique israélienne sont non seulement injurieuses, d'essence raciste, mais elles sont également génératrices d’un renforcement de cette direction.
L'antisémitisme n'a besoin d'aucun élément matériel pour exister et se développer. Si les dirigeants actuels du CRIF et leurs amis n’ont certes pas créé l'antisémitisme, ils ont contribué, en accusant quiconque critique la politique israélienne d'antisémitisme, à lever les tabous qui frappaient la parole et la violence antisémites. C’est la responsabilité des courants juifs progressistes organisés au sein du CRIF d’obtenir un changement significatif d’orientation. Le CRIF doit renouer avec les valeurs humanistes et démocratiques, et cesser son soutien aux aspects inacceptables de la politique israélienne.

En même temps, certains, sous couvert de soutien au peuple palestinien, ignorent la complexité et l'originalité du conflit, font du peuple israélien et des Juifs dans le monde une analyse unilatérale, d’essence raciste. Les dénonciations en boucle du CRIF sur certains sites Internet, invoquant ou non la solidarité avec le peuple palestinien, véhiculent en arrière-plan le fantasme antisémite de la toute-puissance d'une organisation qui détiendrait la réalité du le pouvoir. Ces discours-là, ces individus et ces groupes, renforcent le camp des inconditionnels de la politique israélienne en repoussant vers eux nombre de nos concitoyens juifs qui souhaitent une solution négociée juste au conflit. De même, si la violence faite aux Palestiniens par Israël a facilité dans nombre de pays arabes un développement historiquement nouveau d'un antisémitisme souvent encouragé et utilisé par les Etats, ce dernier, en retour, pousse vers le soutien à Israël nombre de Juifs de par le monde.

Vigilance devant l'antisémitisme
Le racisme, arme contre la démocratie, négation de l'universalité des droits humains, est Un. Mais il s'exprime sous des formes différentes quand il s'attaque à des groupes humains particuliers. La lutte contre le racisme et l’antisémitisme doit être menée de front, sans gommer ou nier les spécificités de chaque racisme, ni celle de l’antisémitisme. La forme extrême qu’a prise et peut prendre dans l’histoire humaine cette forme de racisme qu’est l’antisémitisme, la proximité du génocide dans le temps et l’espace, justifient l’expression « lutte contre le racisme et l’antisémitisme ». L'antisémitisme a servi historiquement au nazisme – dans une situation sociale troublée où la classe ouvrière allemande était sensible aux idées du socialisme – à détourner la colère populaire contre les Juifs pour préserver le Capital et installer la suprématie d'une race. Qui mieux que le MRAP est à même d'entretenir la vigilance, alors que resurgissent les vieux fantasmes dans une société malade de la crise ?

Nous disions il y un an, lors d’un colloque tenu à l'Assemblée nationale :
« Dans notre action (celle d'UAVJ), nous avons naturellement des alliés parmi les forces qui en France luttent pour le respect des droits nationaux palestiniens. Des actions communes sont possibles et souhaitables; D'ailleurs, nous avons un statut d'observateur dans le Collectif des ONG pour la Palestine. Mais, en même temps, nous nous refusons, et nous nous refuserons, à faire le moindre millimètre de chemin commun avec des forces qui, de près ou de loin, tolèrent la moindre proximité avec ceux dont l'amour pour la Palestine n'est que le masque commode d'un antisémitisme. Ceux-là se croient enfin légitimés par l'action du Gouvernement d'Israël. Nous ne pouvons nous résigner à travailler avec des groupes ou des individus qui ne veulent ou ne peuvent prendre en compte toute la complexité historique et symbolique du conflit du Proche-Orient. Certains, en vertu d'un humanisme à géométrie variable, sont prêts, au nom de la solidarité avec le peuple palestinien, à des compromissions avec des révisionnistes et des négationnistes, ou à oublier les leçons que nous ont apprises les luttes contre le nazisme.
« Or, nous le savons, la France n'est pas submergée par la vague d'antisémitisme qu’a voulu décrire Sharon ou la droite pro-israélienne aux Etats-Unis ou en France. Mais les interdits qui paralysaient la parole et la violence antisémite sont levés. Les actes et les violences antisémites ont augmenté d'un facteur dix depuis treize ans, et particulièrement depuis la Deuxième Intifada. Dans le même temps, les incendiaires qui voient dans tout Français d'origine maghrébine, ou dans tout musulman, un terroriste islamiste favorisent la montée des violences anti-immigrés, des discriminations de toute sorte, au logement, à l'embauche, etc.
« La montée de discours communautaristes, isolant les différentes catégories victimes du racisme, est une menace pour les forces démocratiques dont Une autre voix juive fait partie. Nous devons inscrire notre participation aux luttes contre l'antisémitisme dans la lutte générale contre tous les racismes, et refuser d'isoler, dans le débat public, la prise en compte des conséquences historiques du génocide de celles du colonialisme, de l'esclavage ou des discriminations spécifiques subies par les femmes. »

Cette analyse reste valable aujourd'hui, comme le confirme le récent rapport de la CNCDH, même si les violences racistes et antisémites ont décru en 2005 de 50 % (conséquence directe de l'arrêt de l'Intifada armée). L’indifférence devant le racisme et l’antisémitisme augmentent fortement. Jamais on ne pourra se plaindre d'une trop grande vigilance par rapport à l'antisémitisme, d'autant plus qu'il faut manifester de façon visible aux yeux du monde entier que la France n'est pas le pays antisémite que décrivent la droite israélienne, américaine, ou certains en France.

En revanche, il est indéniable qu'il faut intensifier considérablement la lutte contre le racisme anti-maghrébin, anti-Noirs, anti-Roms, la xénophobie, l'intolérance sectaire à l'islam, contre les discriminations de toute sorte dont souffrent les travailleurs d'origine immigrée. Mais de grâce, abandonnons l'expression ambiguë et dangereuse « deux poids deux mesures » en ce qui concerne les différentes formes de racisme : il ne s'agit pas d'équilibrer telle forme de racisme par telle forme d'antisémitisme. Tout montre que la violence raciste et l'antisémitisme marchent de pair, se renforcent ou s'affaiblissent ensemble. On n'en fait pas trop contre l'antisémitisme. Mais on n'en fait pas assez contre les autres formes de racisme, les discriminations. Tout montre de plus qu'il faut mettre en pratique une politique de l'emploi, une politique sociale nouvelle, notamment pour lutter contre les préjugés et les pratiques racistes qui frappent nombre de couches populaires.

La situation actuelle au Proche-Orient
Un élément nouveau est apparu depuis janvier, en ce qui concerne le Proche-Orient, avec la défaite des forces démocratiques palestiniennes aux élections, et le succès électoral du Hamas.
Avec 45 % des voix, celui-ci a une grande majorité d'élus, et a formé le Gouvernement. Ce n'est pas la première fois qu'un processus électoral démocratique amène au pouvoir des forces obscurantistes dangereuses. En fait, lorsqu'un tel processus démocratique a mené au pouvoir Sharon allié à la droite la plus extrême, nous avons exprimé des critiques fortes contre ce gouvernement. Les élections récentes en Israël n’ont pas permis l’émergence majoritaire d’une volonté de négocier avec l’Autorité palestinienne. La construction du Mur d’annexion se poursuit, l’unilatéralisme est réaffirmé, au mépris de la légalité internationale. UAVJ dénonce cette politique qui a tout fait pour saper l’autorité de Yasser Arafat, puis de Mahmoud Abbas.

UAVJ considère que le gouvernement nouvellement élu en Palestine, proche des Frères musulmans, complique dangereusement la situation, affaiblit politiquement la cause palestinienne, renforce la droite israélienne, éloigne les perspectives d'une paix juste et durable. L'objectif de la Charte du Hamas de détruire l'Etat d'Israël est réaffirmé chaque jour, même si l'on finasse et joue avec les mots. L'utilisation de jeunes désespérés pour des attentats-suicides visant des civils en Israël est revendiquée. Une autre voix juive considère que la solidarité avec les démocrates palestiniens impose, en même temps que la critique de la violence israélienne, de sa politique unilatérale, la critique des éléments inacceptables de la Charte du Hamas.

La légalité internationale, les résolutions de l'ONU, l'exigence de leur respect, sont une arme politique fondamentale du peuple palestinien. Il ne faut pas qu'il en soit dépossédé. Ceux qui s'accommodent, de la part du Hamas, d'une posture qui, en ce qui concerne les droits nationaux israéliens, viole radicalement les principes universels du droit des peuples, sont de faux amis du peuple palestinien, et de la lutte pour la paix. Le droit des peuples à avoir un Etat de leur choix ne se négocie pas. C'est ce qui fonde l'action d'UAVJ en faveur des droits nationaux palestiniens, et notre critique sans complaisance de la politique israélienne. Il serait moralement et politiquement inacceptable de transiger avec ce principe sous prétexte que le Hamas a été élu.
Il faut exercer une pression politique incessante pour le contraindre à modifier sa Charte. Le gouvernement du Hamas est une catastrophe politique pour le peuple palestinien et pour la paix, qui a fourni aux ennemis du peuple palestinien l'occasion aux Etats-Unis, en Europe et en Israël, de suspendre les subventions et le transfert des droits de douane.

La position d’UAVJ sur la suspension des subventions de l’UE à l’Autorité palestinienne a été détaillée dans un communiqué publié dans la presse, visible sur le site <http://uavj.free.fr/UAVJtxt16.htm> et disponible dans cette salle. Nous réclamons le rétablissement immédiat des subventions, le versement des droits de douane, etc., sous des formes appropriées.
UAVJ considère qu'il faut cesser de pénaliser le peuple pour les fautes de son gouvernement. Il ne faut abandonner ni les démocrates, ni le peuple palestinien, ni le Président de l’Autorité Palestinienne. Cela exige une pression politique sans répit pour que le Hamas abroge clairement et définitivement ses objectifs politiques criminels. C’est la meilleure manière de soutenir Mahmoud Abbas dans ses efforts pour amener le Gouvernement israélien à la négociation.
Nous réaffirmons solennellement que la paix doit résulter de négociations politiques, pour que deux Etats, palestinien et israélien, puissent coexister avec des garanties internationales.
L’existence d’Israël a été reconnue par l’OLP lors des accords d’Oslo : elle n’est pas à négocier. Il en est de même des droits du peuple palestinien à se doter d’un Etat indépendant et viable.

Nous considérons aujourd’hui, devant l’obstruction au dialogue entre les parties au conflit, qu’il est indispensable de réunir une conférence internationale sous l’égide de l’ONU afin de régler les différents et d’aboutir à une paix définitive.


                    13 mai 2006, Une autre voix juive
Pascal Lederer





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Mise à jour : 17.05.2006
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