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Réponse au commentaire de Warschawski et Sibony paru dans Politis (28-10-09)

Mise au point indispensable


Dans leur article « Des raccourcis insupportables » publié dans Politis d 28/10/09, Warschawski et Sibony  (ci-dessous WS) énoncent à propos de l’article d’Une Autre Voix Juive (n° 1070 de Politis) des analyses qui demandent une mise au point, parce qu’elles sont en contradiction avec les faits.

Pour WS, «  …le problème majeur d’UAV  transpire à chaque ligne : protéger inconditionnellement la légitimité d’Israël… L’existence d’une Palestine indépendante aux côtés d’un Etat israélien n’a de sens  pour UAVJ que parce qu’elle garantirait la pérennité d’un Etat israélien, en tant qu’Etat (démographiquement) juif». La position réelle d’UAV  a été exprimée dans le manifeste qui fonde la permanence de ses interventions, elle n’a pas variée et elle ne variera pas. Quiconque souhaite en prendre sérieusement connaissance peut se reporter à tous les textes d’UAVJ, publiés sur le site http://uavj.free.fr.  Contrairement à l’opinion de WS, UAVJ fonde sa position sur la légalité internationale, les résolutions des Nations Unies, l’énoncé des droits universels des peuples. C’est dans ce cadre que toute lutte pour en finir avec la souffrance interminable du peuple palestinien doit se placer, parce que c’est dans ce cadre que les forces démocratiques mondiales peuvent se rassembler pour imposer la seule solution viable : deux Etats vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité. La question n’est pas d’en finir avec l’Etat d’Israël, quelles que soient les questions posées par les conditions historiques de sa fondation, mais d’aboutir à un Etat palestinien, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem Est comme capitale, l’évacuation des colonies. Le règlement de la question des réfugiés doit se faire de façon négociée, sur la base de la résolution 194 de l’ONU.

En ce qui concerne la dénomination d’Israël comme Etat juif, UAVJ, contrairement à ce que laissent entendre WS,  ne reconnaît aucunement l’Etat d’Israël comme Etat juif, et s’est plusieurs fois élevée contre cette définition. Quelle que soit l’idéologie qui y domine, Israël est l’Etat du peuple israélien, peuple de formation historique récente, comme il en existe d’autres. Le peuple israélien à droit à son Etat. Quiconque lui dénie ce droit affaiblit la légitimité de la lutte pour la réalisation des droits nationaux palestiniens. UAVJ soutient tous les progressistes israéliens qui luttent pour l’égalité des droits entre citoyens juifs et arabes en Israël. C’est au peuple israélien d’aboutir à cette égalité, qui ne peut être imposée de l’extérieur.
Pour UAVJ, contrairement aux positions que WS lui attribuent  :1)  la critique de la politique israélienne est légitime et ne saurait être assimilée à de l’antisémitisme; 2) la discussion sur le sionisme et ses conséquences historiques au moyen orient appartient, en France, au débat idéologique ; un grand nombre de signataires d’UAVJ, mais pas tous, condamnent fermement le sionisme ;3) en France, et plus généralement hors d’Israël, les discours  et les slogans antisionistes doivent être bannis des manifestations  démocratiques, notamment en raison de leur récupération possible par les mouvements antisémites.4) déplacer la lutte pour la réalisation des droits nationaux sur le terrain de l’antisionisme est, hors d’Israël en tous cas, une erreur politique.  WS ne semblent pas comprendre que si la lutte contre le sionisme en Israël, où 80 % de la population est juive, est indiscutablement d’essence progressiste, elle revêt  en France des aspects différents, dus au caractère ultra minoritaire de la population juive parmi laquelle le sionisme  peut trouver des adeptes.

UAVJ dénonce constamment le racisme sous toutes ses formes, la xénophobie, les discriminations qui frappent nos concitoyens de culture musulmane, et l’antisémitisme.  Ceux qui luttent pour une paix juste et durable au proche orient  doivent prendre en compte l’existence en France de la plus forte population de culture juive d’Europe, comme de la plus forte population de culture musulmane. L’une est naturellement plus sensible à la sécurité d’Israël, l’autre aux souffrances du peuple palestinien.  Cette donnée  impose, en France, une vigilance extrême devant toute forme d’action ou d’expression- comme par exemple le discours antisioniste, forme consacrée d’expression des mouvements antisémites- susceptible de dresser une communauté contre l’autre.  Il n’y a là aucun raccourci insupportable, mais l’énoncé d’une difficulté  réelle que les forces démocratiques doivent prendre en compte  dans leur action.

WS confirment dans leur article leur soutien à une campagne « Boycott, désinvestissement, Sanctions » contre Israël qui met en cause la légitimité de cet Etat. UAVJ conteste cette orientation qui rompt avec le  droit international et affaiblit la lutte pour la réalisation des droits nationaux palestiniens. UAVJ soutient tous ceux, et parmi eux M. Warschawski, qui en Israël luttent  pour en faire « un Etat laïque et démocratique pour tous ses citoyens ». Il serait temps pour WS de s’apercevoir que déformer systématiquement les positions d’UAVJ ne sert ni ce combat ni celui d’une paix juste et durable au Proche Orient.

Pascal Lederer




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Mise à jour : 28.01.2010
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