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 Réactions de signataires au texte du 15/03/2013 :
Stéphane Hessel : Un silence regrettable

Elisabeth Salomon a écrit :


Il me semble que toutes les réserves mises en avant proviennent des diverses composantes de la gauche, elles sont sans doute partagées par le centre gauche ou  une fraction de la droite démocratique. Nous sommes tous des citoyens français, attachés à la laïcité intégrale, moi comprise. Nous sommes donc réticents à afficher nos origines diverses, nos racines dans la sphère publiques, lorsqu'il s'agit de défendre l'universalité des droits de l'homme (bafoués en l' occurrence  par les forces au pouvoir en israël,  à l'égard des Palestiniens. Surtout qu'habilement, Hollande dans son hommage à SH cristallise toutes ces réticences de la gauche en se désolidarisant du combat de SH, en faveur des droits des Palestiniens ("moi et certains de ses amis (quelque chose de ce genre"), nous n'avons pas compris...").

Dans son discours, il fait seulement l'apologie de SH en  tant que résistant, icône de jeunes gens révoltés de par le monde etc. . .bref, jamais, il n'évoque la judéité de SH (c'est vrai que pour nous Français, cela sonnerait étrangement dans la bouche d'un Président de la République).

 Seulement voilà, des institutions comme le CRIF, des intellectuels, des associations usurpent notre part d'identité juive pour défendre la politique inacceptable des gouvernements israéliens successifs : ces gouvernements prétendent représenter les Juifs de par le monde, outre leur population nationale. Ce faisant, par cet amalgame, ils font progresser l'antisémitisme dans le monde notamment, du côté des  Européens et des immigrés d'origine musulmane, très nombreux, notamment en France, Les courants intégristes islamistes véhiculent cette confusion juif = sioniste (je ne suis pas forcément d'accord avec le terme confus "sioniste" mais c'est le mot couramment utilisé), Donc il y a un risque d'antisémitisme "mou" ou "dur" (style Merah) pouvant séduire, dans un contexte de crise économique, des jeunes, en difficulté et fragiles vivant dans les quartiers dits sensibles. Car ces courants intégristes islamistes réorganisent dans une nouvelle totalité   idéologique (où domine la confusion Juif-sioniste) tous les stéréotypes de l'antisémitisme européen classique : les Juifs tuent des enfants (à Gaza), les Juifs dominent les medias, le thème du complot mondial et Protocole de Sion modernisé, appropriation de la richesse des pauvres, "ils ont tout, vous n'avez rien etc...C'est la référence récurrente à Israël, support des USA, la confusion omniprésente Juifs-sionistes, la référence à un Islam pur et dur des origines avec des citations (stigmatisant des tribus juives) coupées du contexte et déformées (on se garde bien de citer ce qui est favorable aux Juifs dans le Coran) etc...

 Cette idéologie islamiste ne séduit pas tous les jeunes, d'origine musulmane ou cathos ou athées etc...loin s'en faut, mais en période de crise, des résidus d'antisémitisme sans connotation religieuse circulent en milieu populaire : le thème "ils ont tout, vous n'avez rien" a  du succès, les gens ont l'impression qu'il y a le fameux "deux poids, deux mesures" :  on nous parle constamment de la Shoah, on supporte qu'Israël enfreigne la légalité internationale, avec tous les phantasmes concernant les Juifs et l'argent, et le grand capital, la place dans les medias. Or la propagande pro-israélienne à outrance des  associations style CRIF et satellites font "monter" la sauce en renforçant l'amalgame Juif = sioniste, ennemi des Palestiniens, des Musulmans et in fine de tous les pauvres. La tendance à la "concurrence des victimes" pèse injustement en faveur des Juifs, pour nombre de victimes du racisme en France : islamophobie, racisme et discriminations  anti-arabes ou anti noirs.

 Ce tableau est caricatural, ce sont des tendances qui ne s'actualisent pas massivement. Mais d'expérience, je sais qu'il faut mettre en avant ses racines juives dans ces milieux défavorisés pour détruire dans l'œuf  cet "antisémitisme" nouvelle mouture qui peut se retourner comme une crêpe, contrairement à l'antisémitisme occidental classique, donnée quasi-structurelle qui sommeille plus ou moins dans les replis des sociétés occidentales.

 Donc, c'est mon opinion  personnelle, je trouvais intéressant, pour contrer les tendances antisémites naissantes ou à  l' oeuvre dans les quartiers sensibles, de mettre en avant l'origine juive de Stéphane Hessel, très populaire au sein de la jeunesse "beur", "black" et autres, connu pour ses positions universelles de défense des droits de tous les opprimés. Il a senti comme d'autres "parrains" d'UAVJ (Raymond Aubrac,  Vidal Naquet...) qu'il fallait revendiquer sa part d'identité juive pour mieux faire valoir des valeurs universelles (rien ne vaut l'"universel singulier" de  certains philosophes, sinon on tombe dans l'idéalisme abstrait).

 Je suis déçue qu'on ne mette pas en relief la judéité de  Stéphane Hessel, si populaire (on continue à le proclamer "juif antisémite" sur les radios communautaires, les auditeurs et intervenants son outrés qu'Hollande l'ait présenté comme un "Juste" - référence implicite- dans le discours présidentiel aux Français qui ont caché des Juifs pendant la 2ème Guerre mondiale).

 Néanmoins, je me range à l'avis de la majorité, bien que je ne comprenne pas bien pourquoi on ne désire pas faire allusion publiquement à cet aspect de la personnalité de SH (son maladroit dérapage verbal en Allemagne, coupé d'un certain contexte n'a pas été retenu par les medias, sauf par le Crif et consorts, évidemment).












                                adresse de contact : uneautrevoixjuive@gmail.com


 


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Mise à jour:20.03.2013
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