Sur la
conférence de Paris sur le Proche-Orient
(3 juin 2016)
A quelques jours de la Conférence de
Paris sur le conflit du
proche Orient, à l’initiative de la France, le
Premier Ministre rend visite au gouvernement israélien; alors
que M. Netanyahou vient de nommer à la
Défense un dirigeant d’extrême droite, Avigdor Liebermann
dont le racisme violent
anti arabe suinte de chacune de ses
déclarations, le Premier Ministre de la France trouve le moyen de
repousser aux
calendes grecques la reconnaissance de
l’État de Palestine; sans doute demande-t-il aussi l’arrêt de la
colonisation israélienne qui se poursuit
de façon intense accompagnée du cortège de violences
et de discriminations de tous ordres à
l’égard des populations
palestiniennes et d’origine arabe, tant dans les territoires occupés
qu’en
Israël. Mais cette demande susurrée n’est d’aucune manière une façon
d’exercer
la nécessaire pression politique sur la politique actuelle israélienne;
la preuve est faite qu' en se pliant aux exigences israéliennes qui
refusent avant
tout la constitution, conformément aux résolutions de l’ONU, de l’État
de
Palestine, la France essuie de véritables outrages de la part du
Premier
Ministre israélien.
On peut se
demander
si la France ne sabote pas délibérément la Conférence de Paris avant
qu’elle
n’ait débuté; Une Autre Voix Juive considère depuis toujours que seul
un
règlement négocié du conflit au Proche Orient peut conduire à une paix
juste et
durable. Les termes de ce règlement sont connus depuis longtemps ; ils doivent conduire l’Etat d’Israël à
revenir aux frontières prévalant avant 1967, à l’arrêt et au
démantèlement des
colonies; ils doivent permettre un règlement juste et négocié du
problème
des réfugiés palestiniens, ils doivent permettre à Jérusalem de devenir
une
capitale partagée; ces divers aspects non limitatifs sont de nature à
établir entre le gouvernement israélien et le gouvernement palestinien la confiance sans laquelle il est vain
de
songer à créer les conditions de la sécurité pour les deux peuples
Israélien et
palestinien; ni la France ni le monde n’ont intérêt au prolongement
sans
fin du conflit actuel dont le gouvernement israélien actuel porte
l’écrasante
responsabilité.
Il incombe au gouvernement français de
le dire à ses
homologues en Israël et en Palestine;
le premier geste de nature à faire pression sur le gouvernement
israélien pour
qu’il accepte de négocier réellement est la reconnaissance de l’État de
Palestine; Une Autre Voix Juive condamne sans réserve les déclarations
du
Premier Ministre de notre pays qui tournent le dos à des engagements
antérieurs
et encourage la politique israélienne actuelle de négation des droits
fondamentaux du peuple palestinien mettant en péril l’existence de
l’État
d’Israël en condamnant son peuple à un état de guerre sans fin .
Une Autre Voix juive demande
solennellement au président de
la République française de prendre sans délai les positions nécessaires pour donner un sens à la
Conférence de Paris; la France est dans la monde et notamment dans
l’Union européenne en retard sur ses voisins : elle doit faire
droit à
l’exigence votée à l’Assemblée Nationale de reconnaissance de l’État de
Palestine et exiger l’arrêt immédiat de la colonisation.
Une Autre Voix Juive ne ménagera pas
ses efforts pour que la
Conférence de Paris ne se solde pas par un échec retentissant qui porterait atteinte à l’image de notre
pays dans le monde, mais ouvrirait enfin la porte à l’espoir.
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