A
propos de la résolution de l'UNESCO concernant la présence d'Israël à
Jérusalem
La
résolution de l’UNESCO concernant la présence d’Israël à
Jérusalem, aurait pu souligner l’importance conjointe des
trois religions
monothéistes relativement à ce qu’elles considèrent comme les Lieux
saints de
Jérusalem, donnant un nom seulement arabe, par exemple au Mur des
Lamentations.
UAVJ considère en outre que le débat sur les dénominations des dits
Lieux
Saints ne saurait occulter la volonté du gouvernement israélien de
s'attaquer à toute présence palestinienne à Jérusalem, et d'inclure la
totalité de Jérusalem dans le territoire d’Israël en violation totale des
résolutions
l’ONU. Le mélange entre religion et politique, religion et Histoire est
partout
un danger redoutable qui permet toutes les dérives et s’oppose à un
règlement
juste, pacifique et négocié.
UAVJ
condamne l’attitude de la Maire de Paris pour l’émission d’un Vœu au
Conseil de Paris, visant à interdire cette résolution et
qui a donné lieu à
l’envoi d’une lettre à Anne Hidalgo par Elias Sanbar, que nous
reproduisons
ci-dessous.
Au
lieu de servir la cause de la Paix et de réunir les parties concernées
pour débattre du contenu de cette Résolution et aboutir à
un consensus, son
interdiction nie le débat, enflamme les esprits et est
contre-productive à
tous égards.
Lettre d’Elias Sanbar à Anne Hidalgo, Maire de Paris
Elias Sanbar, vendredi 18 novembre
2016
> Madame la Maire de Paris,
> Je viens de prendre connaissance du
"voeu" que vous venez d’adopter à la Mairie de Paris sur proposition
de l’exécutif municipal et je vous écris pour vous dire la consternation de la
délégation de la Palestine auprès de l’UNESCO.
> Quant à la forme pour commencer avec sa
liste de "considérants", qui ressemblent fort aux
"attendus" d’un jugement émis par un tribunal de l’Inquisition qui,
dans la grande tradition de cette dernière, ne se serait pas encombré
d’entendre la version de la partie injustement incriminée.
> Quant au fond également. Vous auriez-vous
donné la peine de lire le texte de la Résolution coupable selon vous de
négationnisme, vous auriez découvert que le texte en question souligne, en toutes lettres et à deux reprises, la centralité de
Jérusalem d’une part, d’Hébron et de Béthléem d’autre part, pour les trois
religions monothéistes.
> Auriez-vous poussé un peu plus loin votre
nécessaire quête de la vérité, vous auriez découvert que le texte que vous
accusez de tous les maux est un projet conjoint rédigé à la fois par la
Palestine et la Jordanie.
> La Palestine que j’ai l’honneur de
représenter, dont vous avez dernièrement honoré le Président pour son adhésion
tenace à une paix juste et à une réconciliation véritable.
> La Jordanie qui, comme vous le savez est
signataire d’un Traité de paix avec Israël, et dont le monde entier,
gouvernement israélien en tête, s’accorde à louer la politique constructive et
pacifique.
> La Palestine et la Jordanie qui se
retrouvent accusées selon vous d’œuvrer à délégitimer une religion, "en l’espèce le judaisme", propos que nous jugeons proprement insultants
pour sa Majesté le Roi de Jordanie et le Président de l’Etat de Palestine.
> Insultants également pour les vingt-quatre
Etats souverains qui ont voté en faveur de l’adoption de la résolution, rétifs
aux pressions et menaces de représentant de l’actuel gouvernement d’extrême
droite israélien.
> Vous abordez la question d’une
"dénomination", celle que nous avons effectivement refusé d’adopter.
> Permettez-moi de vous dire qu’auriez-vous
pris la peine de nous joindre, nous vous aurions expliqué que notre refus
relève d’une seule et unique conviction : la demande persistante du
délégué israélien, aux antipodes d’un quelconque respect des religions, ne vise
qu’à une légitimation de l’annexion de la Ville occupée en 67 sous couvert du
respect de la foi des citoyens juifs d’Israël. Pratique "toponymique"
commune à tous les occupants de quelque religion qu’ils se prévalent.
> Nous vous aurions également montré que
notre mandat ne vise qu’à une seule délégitimation, celle de l’occupation de
Jérusalem-Est, capitale occupée de l’Etat de Palestine.
> Le ton de ma lettre peut vous paraître
choquant. Il reflète l’indignation et le sentiment d’injustice flagrante que
votre décision à fait naître chez nous. Vous ne nous avez pas habitués à cela.
> Je termine en vous affirmant que,
convaincu du grand danger que constitue le mélange de la religion et de la
politique, je demeure à votre disposition pour toute explication claire et
amicale.
> Je joins à toutes fins utiles le texte de
la Résolution incriminée et vous prie de croire, Madame la Maire de Paris, à
mes respects et à notre désir de dissiper par le dialogue le malentendu né de
cette décision injuste et malvenue.
> Elias Sanbar

Voeu au conseil de Paris - Unesco
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