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A propos de la définition de l'antisémitisme par l'IHRA (alliance internationale pour le souvenir de l'Holocauste)  -05/12/2018-

Lettre à la ministre de la justice Madame Nicole Belloubet

Paris le 5 décembre 2018

Madame la ministre,

 Stéphane Hessel, Raymond Aubrac et Pierre Vidal-Naquet furent les premiers signataires du manifeste Une Autre Voix Juive, signé par plus de mille autres citoyen-ne-s qui font état de leur identité ou de leur origine  juive pour mieux proclamer leur soutien aux droits nationaux du peuple palestinien. Vous pouvez consulter le texte du manifeste et  la liste des signataires, parmi lesquels de nombreuses victimes du nazisme et du pétainisme, ou leurs enfants, sur http://uavj.free.fr.

 Ces citoyen-ne-s français-es juifs , d'origine juive ou se déclarant tel(les )  ont condamné, et condamnent  la politique coloniale menée par les dirigeants d'Israël depuis 50 ans. Ils condamnent la loi récente votée à une faible majorité sur « l'Etat nation du peuple juif » qui fait d'Israël un Etat à définition ethnique, en contradiction avec la Déclaration d'Indépendance d'Israël qui a fondé l'admission d'Israël à l'ONU.

 Cette loi scélérate constitue un danger pour tous les citoyens non juifs d'Israël, mais aussi pour tous les citoyens juifs d'autres Etats, qu'ils aient ou non de la sympathie pour Israël : elle pourrait nourrir l'antisémitisme en faisant d'eux, à leur corps défendant, des citoyens d'un autre pays que le leur.

 Les signataires d'Une Autre Voix Juive sont solidaires de toutes les forces démocratiques, en Palestine, en Israël et dans le monde, qui luttent contre cette loi d'Apartheid et contre la politique israélienne de négation des droits nationaux palestiniens.

 Ces citoyen-ne-s français-es juifs ou d'origine juive ont aussi exprimé leur refus irrévocable de faire le moindre millimètre de chemin commun avec des personnes, des groupes ou des mouvements dont l'attitude vis à vis de l'Etat d'Israël est fondé sur l'antisémitisme.

 L'Alliance Internationale pour le Souvenir de l'Holocauste (IHRA) propose une définition de l'antisémitisme qui nous semble utile pour l'essentiel.

 Il nous semble important que l’IHRA souligne que « ...les critiques d'Israël semblables à celles qui peuvent être faites à tout autre pays ne peuvent être regardées comme antisémites ».  C'est sur cette base que nous demandons l'abrogation de la circulaire Alliot-Marie, qui qualifie d'antisémites les actions de boycott de produits israéliens alors que ceux-ci sont indiscernables de produits des colonies israéliennes - illégales au regard du droit international – implantées sur le territoire de l'Etat de Palestine. De même Une Autre Voix Juive, considère que l'antisémitisme, qui est un délit, ne peut être confondu avec l'antisionisme – langage que nous recommandons d'éviter -- qui est une opinion.

 Un exemple d'antisémitisme donné sur le site d'IHRA pose problème :

« Nier le droit à l'auto-détermination du peuple juif, par exemple en prétendant que l'Etat d'Israël est une entreprise raciste ».

 D'une part, la notion même de « peuple juif » est soumise à discussion, comme l'a démontré l'historien israélien Shlomo Sand dans son livre « Comment le peuple juif fut inventé ». Une Autre Voix Juive considère qu'il y a sans doute , un fait juif  culturel, historique, qui ne permet pas l’expression « peuple juif » , et que la notion d'auto-détermination du « peuple juif » est davantage un élément de propagande du pouvoir israélien actuel, lequel s’arroge indûment une représentation des citoyennes et citoyens juifs dans le monde , et de ses soutiens,  qu'autre chose. Par ailleurs, la loi récente sur l'Etat nation du peuple juif, mentionnée plus haut, est une loi inique, d'essence raciste,même pas adpotée à une majorité large en Israël ,   qui pourrait faire de cet Etat , si elle n'est pas abrogée, un Etat ethnique, illégitime au regard de la Charte de l'ONU. Une Autre Voix Juive considère qu'une critique à l'Etat d'Israël fondée sur cette loi ne peut être assimilée à l'antisémitisme.  C'est pourquoi UAVJ considère que la France ne peut accepter que l'Europe fasse sienne, en l'état,  un exemple d'antisémitisme, donné par l'IHRA, qui conserverait ce passage tel quel.

Veuillez agréer, Madame la Ministre, nos respectueuses salutations.



 

 

 

 

 
 









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Mise à jour:06.12.2018
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