SUR LES ELECTIONS
ISRAELIENNES DU 3 MARS 2020
La
première donnée de ces élections législatives, la troisième en une
année,
réside dans le succès considérable de la Liste Unie qui voit sa place
de
troisième groupe de la Knesset confirmée avec 15 sièges, soit deux de
plus
qu’en Septembre. Comme ses responsables le soulignent, personne ne
pourra
ignorer plus de 581000 voix, soit 111000 de plus qu'en septembre,
presque 1
Israélien sur 10.
La
seconde donnée est malheureusement le bétonnage de la place du Likoud,
acquis
grâce à une campagne plus hystérique que jamais, axée sur toutes les
peurs y
inclus celle du coronavirus instrumentalisée par Netanyahou, lequel,
malgré
tous ses efforts sort de ces élections incapable de former un
gouvernement ; tout indique qu’il devra, inculpé, quitter enfin la
scène
politique.
La
troisième donnée, liée à la précédente, réside à la fois dans le piètre
score
de Kahol Lavan, parti de Benny Ganz, et de l’effondrement des partis de
la
gauche sioniste. Cette situation montre que les citoyennes et citoyens
d’Israël
n’ont vu dans ces forces politiques aucune alternative sérieuse à la
politique
menée jusque-là.
En
parallèle on notera que 20000 israéliens
et israéliennes juifs ou juives de plus
qu'en septembre ont porté leur suffrages sur la Liste Unie. C’est une
première
historique .
En
définitive, Israël sort de ces trois campagnes dans une crise politique
jamais
vue, accompagnée cette fois d’une crise économique majeure prédite par
tous les
observateurs. Les chiffres bruts
dissimulent aussi le fait que le soi-disant « Plan de
paix » de
D. Trump – Netanyhaou n’a pas fait recette. Cela va compter pour
l’avenir,
comme va compter l'orientation de la Liste Unie, pour le rassemblement
démocratique des Israéliens, qu'ils soient juifs ou arabes. L’appui à la
Liste Unie est un impératif pour toutes les forces démocratiques
internationales qui veulent agir pour une Paix Juste et Durable entre
Palestiniens et Israéliens.
Sans
doute les formules politiciennes plus abracadabrantes les unes que les
autres
vont fleurir. Pendant ce temps, sous prétexte d'épidémie, Gaza est plus
bouclée
que jamais et les Palestiniens des Territoires Occupés vont encore une
fois
souffrir encore plus durement. Tout cela prouve une fois de plus que la
voie
choisie jusqu’à présent par la politique israélienne est sans aucune
issue et
qu’il faut tourner la page.
Au
moment où se dessine, dans les tourments et contradictions une nouvelle
donne
politique en Israël, au moment où un décrochage majeur des
Nord-américains
juifs se fait sentir vis-à-vis de la
politique israélienne et nord-américaine actuelles, il est plus que
jamais
indispensable que les progressistes et démocrates français,
juifs ou non, comprennent que
l’heure est venue d’un mouvement d’opinion le plus large en faveur
d’une Paix
durable juste et négociée au Proche Orient.
L’heure n’est pas au renoncement, quelle que soit sa
forme ou le
prétexte. Dans le contexte actuel, ni la France ni l’Union Européenne
ne
peuvent se comporter en spectateurs impuissants. La France doit
immédiatement
reconnaître l’Etat de Palestine. L’Union Européenne doit exercer sur le
futur
gouvernement israélien la pression maximale pour que la raison
l’emporte sur la
haine, les discriminations, le lent glissement vers l’apartheid, le
maintien de
l’occupation. La suspension de l’Accord
d’Association UE-Israël doit être maintenant proposée comme une réponse
directe
dans le cas où contre toute réalité, la poursuite de la politique
israélienne
sans Netanyahou serait envisagée.
Une
Autre Voix Juive se joindra à toutes initiatives qui pourraient voir le
jour en
ce sens.
Paris,
le 11 mars 2020 |