A loccasion
de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien,
l'AFPS, la CGT, EELV,
GDS, l'intergroupe parlementaire de la FI, le MJCF, la LDH, le
Mouvement de la
paix, le MRAP, le PCF, la plateforme des ONG françaises pour la
Palestine,
R&S, Une Autre Voix Juive, l'UNEF et l'UEC ont organisé un webmeeting en direct sur zoom et Facebook le
lundi 30
novembre 2020 avec
:
·
Majed BAMYA, représentant de la Palestine à l'ONU,
·
Aïda TOUMA-SLIMAN, députée de la Joint List à la Knesset,
·
Sahar FRANCIS, directrice d'Addameer Prisoner Support
& Human
Rights Association,
·
Zakaria ODEH, coordonnateur de la Coalition civique pour
les droits des
Palestinien.ne.s à Jérusalem,
·
Wajeh ABU ZAREFAH, professeur de Science Politique et analyste
politique pour Alshabaka, The palestinian policy network (Gaza),
·
ainsi que des représentant-e-s de la campagne
de Résistance non-violente,
des
réfugiés palestiniens, et de B'tselem (centre
israélien d'information pour les
droits de l'homme dans les territoires occupés).
La déclaration ci-dessous a été rendue publique
lors de cette manifestation, cosignée par l'ensemble des organisations
citées
plus haut :
Plus que
jamais, rassembler et agir pour une paix juste et durable entre
Palestiniens et
Israéliens
Les quatre années du
mandat de Trump ont placé la Palestine
face à une offensive générale, menée par Israël dans une impunité
totale,
visant à étrangler le peuple palestinien et à rendre impossible la
création
d’un Etat palestinien dans les frontières d’avant juin 1967. Le
développement
de la colonisation sur le terrain, la poursuite du blocus de Gaza, le
déplacement de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, se sont ainsi
conjugués
avec le « plan Trump » de janvier 2020, qui prévoit notamment
l’annexion par Israël d’une grande partie de la Cisjordanie et
notamment de la
Vallée du Jourdain.
Dans ce contexte, la
signature d’un traité de « paix » entre Israël et les Emirats Arabes
Unis, suivi
de deux autres accords prévus avec Bahreïn et le Soudan, cache mal une
logique
guerrière contre l’Iran. L’initiative de la Ligue arabe, prévoyant la
paix et
la normalisation des relations en échange de la création d’un Etat
palestinien
conformément au droit international, et une solution pour les réfugiés palestiniens avec un
exercice effectif
du droit au retour risquent de devenir caduque. Cela conforte Israël dans sa politique visant
à isoler
et affaiblir la cause palestinienne.
La défaite de Trump à
l’élection présidentielle est un coup
dur pour la politique de Netanyahou mais n’a pour le moment rien changé
sur le
terrain : les autorisations de nouvelles colonies, les
arrestations et
expulsions de Palestiniens, les démolitions de maison se poursuivent et
s’accélèrent dans une situation rendue encore plus dangereuse par la
crise sanitaire.
Il faudra que Joe Biden prenne des mesures concrètes pour contraindre
l’Etat
d’Israël à se conformer au droit international.
Devant cette situation la
France
persiste dans la même rhétorique : elle déplore, elle regrette, elle
rappelle
la solution à deux Etats… Mais elle évite soigneusement toute
initiative
effective. La position de la France est en recul, s’alignant la plupart
du
temps sur l’axe Etats-Unis-Israël-pays du Golfe. C’est un jeu
dangereux. Les
ventes d’armes auraient-elles plus de poids que la justice et le droit ?
Pourtant, 139
pays reconnaissent
l’Etat de Palestine. La Suède a franchi le pas en 2014, premier pays de
l’Union
européenne à agir en ce sens.
La même année, le parlement
français
s’est prononcé en faveur de cette reconnaissance. Les présidents F.
Hollande et
E. Macron ont déclaré qu’elle serait mise en œuvre « quand le moment
sera venu
».
Qu’attend-on ?
Encore plus de
violations et d’humiliations, tandis que les conditions de vie et de
travail
des populations en Cisjordanie et à Gaza sous blocus deviennent
catastrophiques, aggravées par la deuxième vague montante de la
pandémie ?
N’est-il pas temps d’empêcher Israël de poursuivre la colonisation,
l’annexion
et sa politique d’apartheid ?
Il faut remédier à
l’instabilité de
cette région où la paix reste improbable tant que la question
palestinienne ne
trouve pas une réponse conforme au droit international fondé sur la
Charte de
l'ONU et ses résolutions et la IVème convention de Genève.
Partout, le peuple palestinien
résiste pour exister : à Gaza, face à un blocus inhumain et des
bombardements incessants ; en Cisjordanie, face au vol des terres,
aux
attaques de l’armée, à la violence des colons ; à Jérusalem,
contre les
destructions et les expulsions ; dans les camps de réfugiés du
Liban, face
à une situation rendue encore plus catastrophique par la crise
économique.
En Israël même, la
lutte contre les
discriminations trouve sa traduction politique dans la Liste Unie, qui
agrège
des voix israéliennes arabes et juives pour un avenir commun dans un
combat
commun pour l’égalité et pour le droit.
Dans toutes ces situations, ils
peuvent compter sur notre soutien.
Le gouvernement
français doit enfin
mener une politique indépendante conforme au multilatéralisme.
Les voies de la paix
passent, sans
ambiguïté, par la reconnaissance de l’Etat de Palestine dans le cadre
des
frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, au côté de l’Etat
d’Israël.
Face à la violation
par le
gouvernement israélien du droit international, et des droits
fondamentaux du
peuple palestinien, la France doit agir
pour la suspension immédiate de l’accord d’association UE-Israël et des
accords
bilatéraux de coopération sécuritaire et militaire.
Enfin nous demandons
que la France
contribue dorénavant à faire du Proche-Orient une zone exempte d’armes
nucléaires et de destruction massive.
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