Commentaire
du collectif d'animation UAVJ sur "Sionisme, antisionisme,
antisémitisme"(31 août 2017)
(suite au texte du 26/07/2017)
Il convient dans ce commentaire de noter qu'il existe
d'autres courants antisionistes, qui ne sont pas antisémites, et
d'autres,
sionistes, qui le sont.
Un courant en
Europe rejette toute accusation
d'antisémitisme, mais conteste la légitimité de l'Etat d'Israël, la
légitimité
des résolutions de l'ONU, notamment celle qui en 1948,
crée la partition de la Palestine en 2 Etats,
un « Etat juif » et un « Etat arabe ». Pour ce
courant
l'antisionisme est une priorité ; UAVJ pense que l'utilisation du
terme « antisionisme » permet
justement à l' »antisionisme »
antisémite de
masquer son antisémitisme (Soral, Dieudonné, etc.).
UAVJ ne peut s’associer
à cette utilisation par
un
courant qui condamne l'antisémitisme. La
contestation de la légitimité d'Israël par le courant démocratique
« antisioniste » ignore la solidarité avec les forces
progressistes
palestiniennes qui se battent pour la coexistence et la coopération de
l'Etat
de Palestine souverain avec Israël souverain.
Pour condamner la politique
actuelle israélienne nul
n’est besoin de recourir à l’ombrelle discutable de
« l’antisionisme; il
est notoire qu’après la Guerre des Six Jours la politique israélienne
prit un
tournant fondamental et se livra totalement aux visées expansionnistes
,
colonialistes et racistes de M Begin, A Sharon, I Shamir ; c’était
un
changement radical inspiré par le « sionisme révisionniste »
de
Jabotinsky , lequel ne faisait pas mystère de ses sympathies
fascistes;
l’intermède I Rabin qui conduisit au processus d’Oslo ne fut justement
qu’un
intermède dans la dérive; le recours à
l’ « antisionisme » cache
en fait ce tournant aux conséquences considérables; il n’est pas juste
et
politiquement nuisible de confondre « le sionisme des
origines »,
quelles que soient les critiques légitimes qu’il peut encourir et sa
version
actuelle.
La politique israélienne jusqu’à la
Guerre des Six Jours
avait beaucoup d’aspects répréhensibles mais…laissait entr’ouverte la
possibilité
d’une solution juste, durable et négociée; après cette Guerre, par
contre, le
gouvernement israélien laissa libre cours aux pires courants alors même
que des
évolutions majeures avaient cours au sein de l’OLP.
Si le
recours à
l’»antisionisme » a un sens « de gauche », progressiste,
c’est
pour accréditer le mythe d’une Palestine, Etat démocratique et laïc;
c’est une
idée généreuse qui a l’inconvénient majeur de se projeter dans un
avenir hors
de portée; le contexte des conflits majeurs de la région
ne s’y prêtait pas hier et encore moins
aujourd’hui.
Les courants progressistes du
mouvement national de
Libération palestinien qui y firent référence dans les années 60 ne
furent
jamais qu’ultra minoritaires au sein de l’OLP qui était déjà reconnue
comme
seule et unique représentante du Peuple palestinien et de ses
aspirations
fondamentales.
Un courant
antisémite en France et aux USA (une partie du
fondamentalisme chrétien) soutient la politique israélienne et souhaite
concentrer les juifs du monde en Israël ; l'un pour mieux
coloniser
« les Arabes », l'autre dans un esprit dont le délire
messianique
rejoint le courant du judaïsme intégriste ; les deux pour
« débarrasser
leur société des juifs ».
Il existe,
notamment en Israël, un courant qui se
qualifie de sioniste, mais lutte contre la politique colonialiste des
gouvernements israélien et milite la pleine réalisation des droits
nationaux
palestiniens.
Pour
UAVJ, reconnaître la légitimité d'Israël dans le
cadre des résolutions de l’ONU, est un impératif démocratique. Il
existe un
peuple israélien qui a droit, selon la Charte de l'ONU, comme tout
peuple, à
son Etat. Revenir sur cette légitimité équivaut à considérer l’ONU
comme un
objet mort ; quelles que soient les critiques que l’on peut faire
à cet
organisme, ses mérites dans l’après-guerre sont immenses et sa négation
ferait
revenir à un monde sans aucune expression du droit international, ce
qui est le
but avéré de certains. Il faut en outre ajouter, c’est l’essentiel, que
l’ONU a
créé deux Etats et non un seul sur le territoire de la Palestine
historique ; abandonner la légitimité d’Israël est en même temps
abandonner la légitimité de l’Etat de Palestine alors que d’année en
année sa
reconnaissance progresse. Les objections relatives à la décision de
1947 ne
résistent pas à l’examen : ou bien il existe un Droit
International dont
l’ONU est garante et alors la politique israélienne DOIT s’y conformer,
ou il
n’existe pas et alors c’est la loi de la jungle ; il va sans dire
que
cette situation ferait les délices du gouvernement israélien actuel .
Cette
position n'a rien à voir avec le concept fantasmagorique
de « peuple juif » dont Israël
serait l'Etat. UAVJ combat la colonisation et la politique des
gouvernements
israéliens envers l'Etat de Palestine, et se prononce pour
l'application de
toutes les résolutions de l'ONU. Voir le manifeste Une Autre Voix Juive
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